Prévenir la radicalisation par le maintien des liens familiaux
Dix établissements pénitentiaires du Grand Ouest : Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie.
Les départements de vie des familles : Calvados, Orne, Sarthe, Mayenne, Loire-Atlantique, Vendée, Ille et Vilaine, Morbihan, Côtes d'Armor, Finistère, etc.
Ce qu’énonce la Convention des Droits de l’Enfant : « Tout enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles et des contacts directs avec le parent dont il vit séparé », est dans la réalité un droit difficile à exercer pour les enfants de parents détenus. Et pourtant, si l’incarcération d’un des membres est lourde de conséquences pour la famille, c’est bien souvent par le maintien des liens familiaux que passe la prévention de la récidive, de la radicalisation, et la préparation à la sortie de prison.
Comment ce droit peut-il être mis en place pour les enfants de parents incarcérés ? Pour préserver la relation familiale, Enjeux d’Enfants développe des modalités d’accompagnement et de suivi, qui répondent au plus près aux besoins des enfants et des familles de détenus et qui intègrent l’évolution des peines et des conditions carcérales.
Les objectifs du projet : Permettre aux familles confrontées à l'incarcération de maintenir et réaménager leurs relations ; intégrer la problématique familiale au sein des dynamiques d'insertion sociale des détenus afin de renforcer leur efficacité et ainsi, prévenir la radicalisation et la récidive ou la répétition transgénérationnelle, préparer la sortie.
Peu d’associations accompagnent les enfants en UVF (appartement meublé de 2 ou 3 pièces, séparé de la détention, où la personne détenue peut recevoir sa famille dans l'intimité), et les initiatives d'accompagnements dans le cadre carcéral s'arrêtent généralement au moment de la sortie, contrairement à l’action d’Enjeux d’enfant grand ouest. En dehors, l'accompagnement de rencontres se fait en « points-rencontres ». L’innovation de l’association est de proposer un interlocuteur unique qui puisse accompagner cette transition, sans pour autant se substituer aux interlocuteurs déjà existants.
Les actions menées :
- Un travail de suivi global avec les partenaires de l'administration pénitentiaire et de la protection de l'enfance.
- Le traitement d’actions de médiation adressées par les parents détenus, par l’établissement pénitentiaire ou l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Analysée et évaluée au cas par cas, cette action est une étape clé permettant d'orienter le détenu vers un projet d'insertion sociale adapté.
Différentes modalités d’intervention existent :
- du conseil aux familles et aux professionnels ;
- des accompagnements individuels des parents détenus et travail de médiation avec l'enfant et la famille.
- Si cela s'avère être dans l'intérêt de l'enfant, des visites du parent détenu en parloirs, voire en Unités de Visites Familiales, sont réalisées et accompagnées par des intervenants formés d'Enjeux d'Enfants.
- Un projet d'accompagnement de la relation en permissions et à la sortie a été créé pour favoriser le passage dedans-dehors, en relais avec d'autres structures.
- Une formation initiale et continue est dispensée auprès des intervenants salariés et bénévoles, avec une analyse régulière des pratiques.
- La mise en place d’actions collectives, comme les ateliers au centre pénitentiaire des femmes, tous les 15 jours ou de façon ponctuelle à la demande (par exemple : ateliers "Pères en prison, pères quand même" et/ou Ateliers-spectacle de Noël).
- Des actions de sensibilisation menées auprès du public :
- information sur l'incidence de l'incarcération sur la famille (interventions en milieu scolaire, colloques, événements publics en collectifs d'associations...)
- permanences régulières à la maison d'arrêt des femmes de Rennes, en centre de détention et en centre pénitentiaire ...
- Des rencontres, échanges et conseils aux familles et professionnels ont lieu également à la demande, par téléphone et en direct à l'association.
- Une démarche annuelle de regroupement des associations accompagnant les enfants en parloirs sur une inter-région et la proposition d'un comité de réflexion à l'ensemble des partenaires sur le territoire d'intervention permettent un essaimage de l’action de l’association.
Les bénéficiaires :
Au 31 juillet 2015, environ 270 adultes (toutes actions confondues), dont 112 qui sont suivis régulièrement en accompagnements individuels ont été touchés. Environ 161 enfants sont concernés par les actions de l’association.
Les partenaires du projet :
- L'Administration pénitentiaire (Direction Interrégionale, directions d'établissements et services SPIP) ;
- Les travailleurs sociaux de la Protection de l'Enfance ;
- Les associations Relais Enfants Parents Incarcés (Nantes) et Relais Enfants Parents Olivier Giran (Angers).
Le porteur de projet
ENJEUX D’ENFANTS - GRAND OUEST
http://www.enjeuxdenfants.org/
Contact : Marine BOUDIER, Directrice.
Quelques chiffres :
Coût total du projet : 756 262 euros
Montant attribué : 30 000 euros.
Durée du projet :
avril 2015 à avril 2016