L’Urban Duble Dutch, une voie pour rendre les jeunes autonomes et solidaires
Dans les quartiers populaires, en zone urbaine comme en zone rurale, les jeunes sont les premières victimes de l’insécurité économique et sociale. Dans un contexte où il est difficile de « faire sa place », les jeunes et plus particulièrement les filles, souffrent de ne pas être suffisamment entendus et ne se sentent pas pris en compte par les adultes. De cette absence de dialogue résulte un manque d’estime de soi, une difficulté à accepter la différence, et une incapacité à se projeter dans l’avenir.
Le sport est l’une des rares activités où les jeunes peuvent se retrouver, échanger et être valorisés. Malheureusement, les mouvements sportifs restent majoritairement dominés par des visions élitistes et par un esprit de compétition. Les stéréotypes laissent peu de place à l’égalité des genres.
Comment laisser à ces jeunes gens la possibilité de se construire, d’exister socialement et d’être reconnus par les adultes ?
Le Chantier Milieux Populaires de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail, associé à l’association Jeu2cordes, mobilise depuis plus de trois ans les jeunes des quartiers, autour de l’Urban Double Dutch, une nouvelle discipline sportive et artistique issue des cultures urbaines. Elle donne aux garçons comme aux filles la possibilité d’exprimer leur créativité, d’apprendre à constituer un groupe, à gérer leur relations aux autres, à créer, animer et gérer leur association.
Les objectifs du projet :
Accompagner des jeunes dans la réussite de leur projet, tant dans leur pratique artistique et sportive que dans leur expérience associative et leur apprentissage de la citoyenneté ; créer les conditions favorables à l’épanouissement, au bien-être et à la prise de confiance en soi des jeunes ; renforcer le lien social et la solidarité par la pratique régulière d’une discipline qui développe la participation, l’autonomie et la prise de responsabilités ; obtenir une reconnaissance de l’Urban Double Dutch comme une véritable discipline artistique et sportive, structurante et exigeante.
Les actions menées :
- Des formations destinées aux éducateurs et aux éducatrices qui interviennent auprès des jeunes. Deux week-ends de formation ont été organisés en septembre et en octobre. Prévus comme des initiations à vocation technique, ces formations sont également un temps de réflexion commun sur les objectifs et le contenu des actions. Les formateurs reçoivent une base sur le plan pédagogique en matière d’éducation populaire et de méthodes actives. A cela s’ajoutent des apports de connaissances et de compétences dans le domaine du théâtre, de la danse, du cirque, du Double Dutch, du hip hop et d’autres composantes de la culture urbaine.
- Des formations collectives de jeunes, associées à celles des éducateurs.
Elles se déroulent en internat pendant quatre jours chacune. Les formations permettent la libération de la parole à travers des temps de vie sociale, qui ont été inclus dans le programme de formation. Les jeunes sont plus à l’aise pour s’exprimer devant un groupe, et ce, grâce à une confiance réciproque née des liens d’amitié qui se sont tissés entre eux. Ces temps leur permettent de revenir sur leur vie quotidienne et de se projeter dans la réalisation d’un projet local.
Un système de tutorat a été mis en place pour apporter un soutien spécifique aux groupes qui ont des difficultés dans l'apprentissage des techniques. Il vise à renforcer la détermination des jeunes. Le premier tutorat collectif a été organisé en Île-de-France. Ce sont 30 jeunes de 6 groupes différents, 6 formateurs bénévoles, l’équipe FSGT du comité 92 et l’équipe permanente du Chantier Milieux Populaires qui se sont retrouvés à Asnières-sur-Seine, accueillis par la responsable du service jeunesse et par les jeunes de la maison de quartier Point Carré.
- Organisation de rencontres inter-territoires permettant aux jeunes de se mettre en scène et de sortir de l' « entre soi ». Rendez-vous est pris pour le "festival des innovations", organisé par la FSGT au printemps 2016. Tous les groupes du projet LJES/UDDA seront présents avec leurs formateurs et formatrices.
- Développement d’outils pédagogiques d'échanges entre les groupes, les comités et les associations : un livret pédagogique regroupant des contenus pédagogiques et techniques ; des vidéos d’exercices simples pour débuter l’activité ; un kit de matériel (cordes,…) qui permet de se lancer dans la pratique de l’UDDA et des outils de communication et d’information, permettant une relation entre les groupes, les responsables du projet sont en cours.
Les bénéficiaires :
Le nombre de personnes touchées a été jusqu’à présent de 10 formateurs en Ile-de-France ; 4 groupes qui ont été constitués avec 50 jeunes représentés ; 4 groupes constitués en PACA avec 50 jeunes représentés ; 1 groupe en Haute Normandie et 1 groupe en Isère. Les jeunes touchés ont entre 11 et 19 ans, parmi lesquels environ 80 % de filles.
Un agent de développement a été recruté pour développer l’activité nouvelle UDDA.
Les partenaires du projet :
- Jeu2Cordes (formateurs UDD) ; 9 de Style (cultures hip hop) ; Skyper (formateur UDD) ; DMC (formatrice UDD) ; R Style (cultures urbaines) ; La louve aimantée (théâtre)
- FSGT départementales et régionales (pratiques et organisation sportives et culturelles)
- Associations d’éducation populaire, sociale et culturelle (Peuples et cultures, Clubs de préventions, centres sociaux, maisons de quartiers, ..)
- Le Palais de la femme (lieu d'accueil pour les femmes seules, à la rue, …)
Le porteur de projet
FSGT : Fédération sportive et gymnique du travail
http://www.fsgt.org/
Contact : Amina Essaïdi, chargée de mission.
Quelques chiffres :
Coût total du projet : 111 738 euros
Montant attribué : 55 000 euros
Durée du projet :
24 mois